Ils ouvrent la porte avant que je ne sonne. Je retire mes chaussures à cause de la pluie, je laisse mon parapluie dans l’entrée. « Je suis un peu en retard, désolé. Je vais juste aller me laver les mains… »
Il se tient là, au milieu du couloir. « Oh laisse-le, on a pas le temps, lui dit-elle. Il ne vous dérange pas ?
− On peut aussi l’enfermer dans la chambre si vous voulez, dit-il.
− Oh j’ai pas peur des gros chiens, en général… »
Il me whaf dessus. Pas fortement, pas méchamment. Il recommence une dernière fois, un peu comme un éternuement rauque, alors que je le frôle pour aller dans la salle de bain au bout du couloir.
Quand je reviens, les mains propres, il est dans l’encadrement de la porte du salon. Malgré son âge apparent, il est campé sur ses jambes. « Oh ça va Junior, arrête ton cirque » dit sa maitresse. « Au panier ! Assis ! » Elle a l’air embarrassée quand Junior me re-whaf, un son qui vient d’une autre époque.
« C’est comme un grand-père, ou c’est comme un enfant ?
− Un peu comme un deuxième enfant, mais il est très protecteur. »
Junior me lance un dernier regard, puis file se loger sous la table basse.
« Oh, il fait exprès. Encore ! »
Je sors mes stylos et mes feuilles. « On va commencer alors ! On avait parlé déjà un peu du programme non ? Aujourd’hui on commence… » Et je ne peux m’empêcher de rigoler. Junior vient de poser sa tête entre mes genoux. Il me whouf.
« J’ai compris je crois.
− Il exagère, dit-elle en riant.
− Il veut ses papouilles », conclue-t-il
Depuis, à chaque visites, les papouilles dues à Junior sont exécutées dès l’entrée, dans les formes.
Puis il se pose entre nos jambes et nous laisse travailler.
Photo by Annie Spratt on Unsplash
J’adooore…Les papouilles, un truc génial pour se déstresser…Bon courage à vous ! 🙂
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