Je sens que ça monte dans le métro, une sorte d’arrière nausée un peu sourde. La journée est déjà folle, et le petit déjeuner a été celui d’un très jeune parent : frugal, simple, peu consistant.
Est-ce que j’ai faim ? Ou est-ce que c’est une migraine ?
Je ne sais pas trop. Je vais aller déjeuner.
Et ce repas, dans un de mes restaurants préférés près du cabinet, aurait été génial s’il n’y avait eu ce début de mal de crane. Une petite pulsation sous l’os pariétal, à droite.
Une moto passe à toute vitesse sur l’avenue Jean-Jaurès, et c’est la folie dans ma tête. J’ai envie de vomir ma purée de choux-fleurs, je mets les mains devant mes yeux.
J’annule mon après-midi, je rentre, je prends un cachet et je me couche.
Ma chérie comprend un peu, même si ça l’embête de se retrouver seule avec notre fille.
Je passe mon temps à dire aux patientes, aux couples, que prendre soin de soi est le minimum pour être bien dans sa parentalité. Si elles me retrouvent à travailler avec une migraine, j’envoie un message qui n’est pas clair.
C’est aussi ça le soin : montrer l’exemple.
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