Vous êtes là ? Si vous êtes arrivés par Twitter, mettez peut-être un marque-page.
Quand je dis que je blogue tous les 6 mois, ce n’est pas vraiment une légende, c’est juste que je n’ai pas/plus l’impression d’avoir beaucoup de choses à raconter.
C’est un mensonge.
Je peux parler de ma reprise de la lecture depuis le mois de janvier, ou de la façon dont je gère, comme je peux, un enfant de deux ans, en attendant notre deuxième qui arrive en septembre.
Oui, je ne l’ai pas trop mis en avant sur les réseaux, mais il s’avère que ce qu’on dit sur les deuxièmes grossesses se vérifie : les premiers enfants prennent beaucoup de place et, finalement, on a peu de temps pour se projeter.
Il s’agit d’un sujet immense, ce que la parentalité fait à un professionnel du soin périnatal.
Ce qui me pousse à réécrire ici, c’est l’envie de reprendre du contrôle sur ce que je produis.
La situation de Twitter me peine énormément. J’y ai eu des souvenirs joyeux, des rencontres et des fulgurances ; toutes ces choses que ce réseau m’a apportées dans la dernière décennie m’ont marqué en profondeur.
À ceux qui ont été là pour le vivre, à ceux qui l’ont apporté, merci.
Il faut s’avouer que l’ambiance s’est vraiment détériorée ces dernières années, et que cette merveilleuse fraicheur dans les échanges a progressivement disparu avec les départs ou la baisse d’activité de certains de mes mutuels.
Je pense que j’ai loupé un virage, accroché comme un bernard l’hermite au rocher de mes habitudes.
J’essaye d’être plus actif sur Instagram, mais le format visuel a toujours été un de mes points faibles. D’ailleurs, jusqu’à l’itération précédente du blog, je ne mettais pas d’image pour illustrer mes billets. Il a fallu qu’on me dise « tu sais, Jimmy, mon bichon, les gens clique cinq fois plus sur un lien s’il y a un pôtit chaton en couverture ».
Je comprends. Moi aussi, j’aime bien les chatons.
Mastodon ne m’apporte pas la même satisfaction. J’ai un peu l’impression de retrouver une imitation du Twitter du début. Il manque la découverte.
Ce n’est plus 2009, cette nuit de garde où je m’ennuie à moitié en salle de naissance en attendant qu’une primipare se dilate avec sa péridurale, à trainer sur mon téléphone pendant que les sages-femmes se racontent les derniers potins ; ce moment où le réseau est moins actif, assez pour mettre en relief le récit du travail d’une jeune femme qui attend son premier enfant et qui fait le récit en direct de son accouchement. La mise en abyme semble assez drôle et on papote une partie de la nuit.
Je pense que la difficulté, c’est le côté « niche ». Je retrouve les mêmes personnes, mais sans ces cœurs battants qu’étaient nos blogs respectifs.
Twitter (ou X à partir de ce week-end, si j’ai tout suivi) me donne seulement l’impression d’être une chambre d’écho qui ne montrera pas ce que je dis aux personnes qui me suivent parce que ça ne mettra pas assez de publicité en avant. Je sais que « quand c’est gratuit, c’est vous le produit » et que cette plateforme n’a jamais vraiment eu de vraie viabilité économique sur le très long terme, faute de rentabilité.
Je ne me comporte pas assez comme le producteur de contenu qui a quelque chose à vendre ou une cause à défendre. Je n’ai pas cette logique, pour l’instant, de mettre en avant tout ce que je fais. Je n’ai pas envie de créer de la violence sociale pour générer de la réaction. J’ai en moi depuis toujours l’ambivalence de chercher la lumière en restant masqué, mais je sais que sans y dédier du temps et de l’énergie, celle d’un travail à plein temps, par exemple, je n’y arriverai pas.
C’est le paradoxe d’une production bénévole.
Écrire, c’est un métier. Ah, quelle folie de se dire qu’on peut le faire à moitié. À chaque Avent, je me retrouve face à un mur de difficultés, je me rends compte que je n’ai pas touché à un clavier depuis 6 mois, et que j’ai oublié comment faire.
Je veux juste papoter avec des quasi-inconnus de sujets variés.
Je vais devoir m’adapter.
C’est peut-être le moment de recommencer à produire des choses dans un lieu qui m’appartient.
Photo de George Bonev sur Unsplash
Une réflexion sur “La mort de l’oiseau moqueur”