Ce n’est clairement pas encore la saison, mais je prends de l’avance pour le mois de février.
Quand je me réveille, c’est parce que ma fille crie dans son babyphone. Il est sept heure et demi, on est dimanche, le reste du lit est froid parce que ma chérie finit sa nuit de garde dans peu de temps. Mes yeux fixent le plafond en espérant un répit, j’entends un bruit caractéristique : une sorte de marche mal assurée, une reptation molle, une gamine en turbulette qui se fraie un chemin. La porte s’ouvre avec un cri de satisfaction et son visage, ses cheveux blonds, sa tétine, dépasse enfin du bord du lit. Je la hisse et elle se retrouve sur la couette épaisse et moelleuse. J’ai fort envie de me rendormir. J’ai l’espoir secret qu’elle fasse pareil.
Elle se met à genoux, invoque quelque chose en levant les mains au ciel, puis fait s’abattre l’étendue de son courroux de bébé sur mon torse. Puis elle sort sa tétine, me la tend en me disant « mya-nya ? » Je pense que le message est clair.
On est dimanche matin, il pleut, on va faire de crêpes.
« Prend de la pâte à tartiner » je message ma chérie. Elle sait.
On va donc faire en faire une douzaine. Je n’ai pas fait d’appareil la veille mais je sais me débrouiller sans grâce à ma grand-mère, l’expérience, et à qui vous savez.
De quoi on a besoin ?
Matos :
- Un cul de poule
- Un fouet et une louche
- Une petite casserole / un micro-onde (mais j’ai pas de micro-onde)
- Une poêle, bien sûr.
- Un râteau et une spatule à crêpe. Si si.
Ingrédients :
- De la farine (désolé, je n’ai pas encore de recette sans gluten)
- Du lait entier
- Du beurre (salé on espère) fondu.
- Des œufs
- Une pointe de sel (parce qu’on assaisonne sa pâte quand même si son beurre n’est pas salé)
- Un ajout ? (rhum, fleur d’oranger, extrait de vanille…)
- Du sucre blanc
Notes :
- Le râteau et la spatule à crêpe sont hélas des indispensables. Si tu veux un résultat super, il faut étaler l’appareil dans une poêle chaude de façon uniforme.
- Personnellement je n’ajoute presque rien, j’ai un traumatisme dans l’enfance depuis que la marraine de ma sœur nous a fait finir ses crêpes à la fleur d’oranger avec du jambon et du fromage (car cette femme incarnait une forme de perversion certaine). Mais une cuillère à café de rhum ou d’alcool peut ajouter une petite note agréable.
- Le sucre va permettre à la crêpe d’être croustillante, le beurre va ajouter le côté moelleux. Pareil pour le lait entier qui apporte davantage de gras que le demi-écrémé.
- Pour la farine, on prend de la farine T45 parce qu’on veut du gluten, sinon la crêpe sera plus difficile à retourner.
Zoum, c’est parti (oui j’ai piqué le format du milieu de l’article à qui vous savez).
Donc je commence par préchauffer ma poêle. C’est un truc épais et anti-adhésif, donc elle met du temps à arriver à température. On veut une surface bien chaude pour pouvoir cuire vite et manger. Dans le même temps je mets mon beurre à fondre sur feu très doux et je l’arrête à mi-chemin. Il paraît qu’on peut aussi faire ça au micro-onde.
Au niveau des ingrédients, ça dépend de la quantité de crêpe souhaitée, mais j’ai développé une formule :
100 g de farine T45 = 200 mL de lait = 1œuf = 1 cuillère à soupe de sucre = 5g de beurre fondu.
On ajoute une pincée de sel si besoin et une cuillère à café d’ajout liquide. Ça faut en gros 6 à 8 crêpes.
Dans un cul de poule je mets les œufs que je bats assez vivement, histoire de les rendre liquides, puis je mets mon sucre et je rebats, puis je mets ma farine et le beurre fondu par dessus pour éviter que les œufs ne cuisent. L’ordre est important.
En ensuite je travaille au fouet pour obtenir une pâte lisse pendant au moins 2 minutes. Le gluten va se développer, et c’est le but. On que ça soit élastique pour avoir des crêpes belles et fines.
Ça évite aussi le cauchemar de ma grand-mère : les grumeaux.
Une fois que j’ai ma pâte, j’incorpore le lait par tiers, en mélangeant bien (et je dis, sciemment, en mélangeant bien) jusqu’à avoir un appareil presque liquide. N’hésite pas à goûter pour rectifier.
L’idéal est de laisser reposer une nuit frigo, mais j’ai une gamine dans Sa tour qui piaille depuis tout à l’heure. Elle a fini sa compote, et est offusquée par l’idée qu’une demi louche de pâte à crêpe rejoigne la poêle. Je l’étale au râteau en cercle, puis je laisse cuire pas longtemps. Mon unité de mesure personnel est le « temps de faire l’aller retour cuisine/chambre comme si je courais au ralenti », ça doit équivaloir à 45 secondes. Ça dépend de ta poêle. Je prends la spatule à crêpe et je la retourne. J’aime bien attendre 10 secondes après l’arrêt du grésillement pour la retirer.
Là il y a deux écoles : ceux qui vont mettre la garniture dans la poêle, puis plier la crêpe dessus, et ceux comme moi qui préparent à l’avance. « Manya » dit. ma fille en tendant ses petits doigt vers l’assiette. Pendant que je lance la deuxième, on se partage la première crêpe. Goûter c’est important.
Ma chérie arrive, on va petit déjeuner, et après… On verra.
Grosse journée pour moi aujourd’hui : j’ai découvert votre blog ET j’ai fait des crêpes. Que d’aventures !
Je suis très éloignée de votre quotidien ; mais je suis mère, sur la fin de ma grossesse un maïeuticien venait chez moi tous les 2-3 jours et j’ai dû rester 2 semaines à la maternité après l’accouchement. C’est peu de choses. Mais ça permet sans doute de percevoir vos récits différemment.
Bravo en tout cas.
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