« Je ne suis pas sûr d’avoir envie d’y aller. » Il est 19h, c’est l’hiver, ma fille est malade, il va falloir ressortir, prendre le métro, sur un jour de repos.
J’adorais le Lindy-Hop, pourtant.
Quand est-ce que ça a craqué ?
Je pense que le premier moment difficile a été le Covid.
Tu prends des cours de danse, et le confinement te passe dessus.
Le moment de la semaine où tu allais danser, puis boire un verre, et papoter avec ta sœur, n’a plus vraiment lieu d’exister, quand tu es face à une pandémie mondiale. Il y a toujours la musique, hein, les profs essayent de garder le fil avec leurs élèves avec des exercices en visio. Le problème principal reste que c’est un sport qui demande d’avoir des contacts rapprochés avec quelqu’un, sur une piste de danse, avec de la musique plus ou moins rapide.
On a essayé de croire que c’était fini, et on a repris les cours.
Il y a eu des couvre-feux, des confinements, des soirées devenue clandestines − ce qui est très à propos pour une danse originaire des années 20 − qui ne donnaient pas vraiment envie d’aller de participer. Des gens avec qui je buvais un verre en terrasse en janvier 2020 naïvement ont disparu de Paris, parce qu’ils étouffaient. D’autres se sont de toute façon tellement éloignés sur le plan intellectuel qu’il valait mieux qu’on ne s’adresse plus la parole.
J’avais payé pour des cours qui ont repris en plein air, puis en présentiel.
Puis il y a eu la grossesse.
En fait tu sens que ta vie d’avant, celle où tu pouvais tenir trois pintes et aller travailler le lendemain, est terminée. Si la question de l’équilibre à trouver entre le travail, mon couple et les loisirs était déjà vive certains soirs, je pense que l’arrivée d’un enfant a de toute façon résolu certaines zones d’ombre. On a déménagé, j’ai recommencé à sortir, mais moins ; le troisième confinement a peut-être aidé à lâcher la corde définitivement. J’ai dit un mardi qu’on se « [voyait] la semaine prochaine », et je ne suis plus jamais revenu.
« Comment est-ce qu’on continue la danse avec un enfant en bas âge ? » Je suis passé de cours en couple à des cours seuls. Ça a été pendant un temps parce que le groupe était sympa et que les horaires ne débordaient pas sur ma vie de famille. Je rentrais un peu plus tard.
Ça prenait quand même une soirée par semaine, où le prof passait son temps à parler d’évènements auxquels je ne pouvais plus aller, et des super trucs que j’avais manqué ce week-end.
Donc un soir de mars, après avoir remué la question dans ma tête toute la journée, j’ai juste laissé tombé.
Le temps en famille est trop précieux.
Photo de Honey Fangs sur Unsplash
T’inquiète, ça reviendra.
C’est juste pour un temps, et ce temps est celui où ta fille change le plus vie, donc c’est pas plus mal que tu mettes d’autres choses en pause pour en profiter.
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C’est ce que je me dis. On verra si la motivation ou l’envie reviennent dans 2 ou 3 ans. On a aussi parlé de prendre des cours avec ma chérie, mais il faudra composer avec son planning et avoir une baby-sitter.
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Quand tu n’auras plus d’enfant de moins de 2 ou 3 ans à la maison, tu devrais avoir plus d’énergie, donc plus de motivation. Mais franchement, les structures de sports assez grandes pour se le permettre devraient programmer des cours de danse pour adultes à l’heure de la baby-gym. Ce serait pratique.
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