Ça a commencé pour le petit déjeuner, parce qu’un jour m’a chérie m’a dit qu’elle voulait des œufs au plat avec un muffin anglais. Avec la bonne poêle et la bonne organisation je suis devenu très efficace et je pose en quinze minutes une assiette chaude sur la table basse du salon.
Il me restait un petit problème à régler. Un problème de moins d’un mètre, très curieuse de voir ce que faisait son père, et qui traînait dans mes pieds dans notre petite cuisine parisienne. On a donc acheté une tour d’observation.
Je la maintiens encore à distance la plupart du temps parce qu’elle n’a pas trop notion de ce qu’elle a le droit de toucher. J’ai sauvé de justesse plusieurs bols, assiettes, l’ai empêché de se brûler ou de se couper ; mais elle piaille sa frustration.
Et puis il y a un livre qui est sorti en octobre et que je n’ai pas rangé dans la bibliothèque depuis. Je vous conseillerais bien de l’acheter, mais il y a de forte chance que vous ayez déjà investi. Owii Owii Fouette-moi (c’est le pseudonyme de l’autrice, hein) à le chic pour mettre à l’aise !
On faisait déjà des gâteaux, des crèpes ou des galettes, hein. Elle me regardait, à peine rassurée, mettre des ingrédients dans un bol et mélanger, s’exprimant avec véhémence contre l’incorporation du chocolat, lui qui est tellement meilleur au bout du doigt de Papa ou Maman, fondu, tout droit sorti du fond de la casserole, que dans une pâte à brownie.
Là, l’avantage c’est que je peux mettre le mélange gras et sucre avec un fouet devant elle, et la regarder rire aux éclats pendant qu’elle fait des moulinets et que je prépare mon moule. Puis j’ajoute l’œuf et l’arôme et c’est reparti pour un tour. Il faut juste un peu stabiliser le matériel pour éviter qu’elle ne renverse tout, mais, avec un coup de main, elle se débrouille comme un chef.
Sur mes jours de repos, on sort faire des courses et jouer au parc, et on rentre avant que l’aire de jeu ne soit envahi de nounous et de gamins trop grand pour le tobogan. Je range le futur dîner, on met de la musique, et c’est parti pour peser la farine et le sucre. Il y a plein d’occasion de lui faire goûter un ingrédient ou sentir une texture. Elle me regarde avec ses grands yeux curieux ses mains se tendent vers les culs de poule.
C’est facilement devenu un de nos rendez-vous père-fille.
Photo de Julia Peretiatko sur Unsplash
Une réflexion sur “5 – Du haut de Sa tour”