« Je viens pour vous dire au revoir. »
Ça me fait toujours un petit pincement, même si ça n’est pas une surprise. On en avait déjà parlé pendant leur grossesse.
La plupart des couples que j’accompagne pour leur premier enfant vivent dans un 2 pièce, un de ces appartements parisien minuscule, avec parfois juste ce qu’il faut de place pour les premiers mois.
Un enfant, ça prend de plus en plus de place.
Et les gens qui sont venus à Paris pour le travail ne se voient pas toujours y élever des enfants.
On fait un dernier point sur le dossier avant que je l’imprime. On réfléchit sur les informations que j’ai le droit de transmettre ou qu’on occultera. Peut-être qu’elles n’ont pas envie de confier certains morceaux de leur vie à des professionnels inconnus.
Est-ce qu’il y a des problématiques non résolues ? Est-ce que la contraception convient toujours ?
J’ai parfois une personne sûre à leur recommander selon la ville où elles vont.
« En tout cas merci pour tout. Je sais où vous trouver si je repasse sur Paris… » Souvent c’est le moment où elles hésitent un peu, parce qu’il reste du temps et qu’on a envie de papoter. Si elles prennent la peine de venir dire au revoir, c’est parce qu’elles se sentaient bien.
On traine encore un peu sur le pas de la porte, puis dans la salle d’attente avec une discussion qu’il faudra continuer une prochaine fois.
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