J’ai fini, avec le temps, par mettre un boxer et une deuxième paire de chaussettes de rechange dans mon sac de garde, à côté de mon kit de survie.
J’avais une collègue, il y a longtemps, qui avait coutume de laisser deux ou trois tupperwares dans la chambre de garde et l’office d’hospitalisations, avec son nom et un auto-collant « kit de survie ». Il y avait à l’intérieur des trucs gras et réconfortants, de la soupe lyophilisée, des nouilles instantanées, des barres protéinés et des sous-vêtements propres. « Si un jour ma voiture tombe en panne sur le parking de la mater et que je suis coincée ici jusqu’à ce que mon mec finisse de bosser, j’ai de quoi tenir ».
J’ai toujours pris, du coup, de quoi faire face à une garde merdique ou à une grève des transports après une nuit.
Le pire étant la grève.
Attendre pendant deux heures un train de banlieue qui ne viendra jamais, après avoir bossé douze heures, en sachant pertinemment que les autres voyageurs ne témoigneront à mon égard pas la moindre forme de pitié quant aux places assises.
Ces rares matins j’aurais voulu avoir un « uniforme » de sage-femme ou une pancarte autour du coup.
Cela étant, j’ai aussi eu parfois une âme secourable pour me ramener dans mon Paris en partageant la voiture.
Et en vrai ces trajets partagés me manquent. On ne fait plus jamais ça en libéral.
Et j’ai donc fini, avec le temps, par mettre un boxer et une deuxième paire de chaussette de rechange dans mon sac de garde, à côté de mon kit de survie.
Pourquoi une « deuxième paire » ?
Ben la première paire est là en cas d’accident.
Le boxer et la deuxième sont là parce qu’après une garde harassante, après avoir transpiré des heures durant − on mouille la tunique, dira-t-on − rien ne fait plus plaisir que de mettre des sous-vêtements secs et propres après une douche chaude.
Photo by Alexandra Gorn on Unsplash
J’adore ce calendrier de l’avant d’anecdotes 🙂
Enceinte de 7 mois (un premier, à 43 ans), c’est une sorte de mise en bouche tout en douceur « de l’autre côté du miroir » en quelque sorte.
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