« Je débarque vendredi, on se voit ? » Mon amie Lulu est sage-femme en Suisse, et elle a débarqué pour les fêtes de Noël. Je la connais depuis 8 ans, et tout ce que je peux dire, pour résumer son parcours professionnel, c’est qu’il est un peu atypique.
Mais vraiment. Un jour il faudra que je fasse son portrait (et qu’elle le relise), mais elle a toujours suivi son cœur, et ça l’a amené à ouvrir une maison de naissance avec d’autres sages-femmes. « C’est fou parce que les Suisses peuvent être conservateurs sur certains sujets, mais par contre on a le droit d’ouvrir des maisons de naissance. » Ça la fait rire. Elle me racontait juste avant ses difficultés avec un médecin cantonal.
Si vous me lisez depuis longtemps, vous savez que les maisons de naissance font parti des structures que j’ai toujours défendue. Mes patientes me racontent leurs accouchement au CALM avec des étoiles dans les yeux, mais c’est récent. Son ouverture comme maison de naissance (et non pas comme lieu d’accompagnement du travail comme il existait au départ) n’allait pas de soi, et les sages-femmes se sont battues pour obtenir une expérimentation.
Il y a quatre ans.
Les maisons de naissance ont ouvert, et ce qui n’est qu’une expérimentation touche à sa fin l’année prochaine. On oublie un peu, pour nous, côté professionnel, ça fait très peu de vagues.
Et en dehors des sages-femmes en Assemblées Générales, qui racontent leurs moments extraordinaires, mais aussi leur combat pour exister, les obstacles locaux qu’elles ont parfois vaincus, on en parle trop peu.
Il s’agit aussi de permettre aux patientes d’accoucher comme elles l’ont choisi, de leur offrir un choix et une alternative.
L’année prochaine il faudra que le gouvernement tranche pour que ces structures existent définitivement, mais aussi pour que de nouvelles puissent ouvrir. Et si le rapport d’étude indépendant est très rassurants leurs résultats, la discussion politique n’est pour l’instant pas vraiment lancée.
Les premières interventions qui ne viennent pas des sages-femmes m’inquiètent un peu, car il est déjà question de leur statut, de leur futur financement et de leur in-dépendance par rapport à un service hospitalier gérés par des médecins.
Nous en reparlerons, dites ?
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