Un de mes goûts préférés, c’est le gingembre.
Je ne crois pas en une quelconque action thérapeutique ou d’amélioration de la santé, mais j’aime ce petit goût piquant et relevé qu’apporte le gingembre.
C’est peut-être parce que j’ai commencé à boire de la ginger ale en soirée swing. Il s’avère en effet que la consommation d’alcool et le sport ne fonctionne pas bien ensemble ; la bière fait un drôle d’effet sur l’estomac quand on sautille partout sur des rythmes endiablés.
J’ai repensé à une chose qu’avait dit un guide québécois : « Je vois pas pourquoi vous autres vu buvez du Canada Dry là. Nous autres, nous, la ginger ale on la fait nous-mêmes, tu vois ? »
Il m’a dit ça au coin du feu, au milieu des bois, il y a presque douze ans, et j’avais oublié que c’était possible.
Et puis cet été j’ai commencé à tâtonner en cuisine pour faire ma propre ginger ale. J’ai connu beaucoup d’échec, mais ma première cuvée est enfin prête et je suis en joie de pouvoir vous donner ma recette de Noël de boisson pétillante à base de… Fruits. Parce que ça, c’est très facile, pour le coup.
Cette recette est une adaptation de celle qui se trouve dans Fermentations ! de
Sandor Ellix Katz. Ce livre est assez merveilleux, même si certains propos sont à prendre avec des pincettes (il y a un peu de biodynamie, un peu naturopathie et d’autres joyeusetés de type bullshit) ; ses recettes sont assez fiables.
Pour Noël, je vais vous partager une petite idée très simple qui peut vous aider à faire une boisson gazeuse. Attention, elle pourrait contenir un peu d’alcool.
Dans un récipient inerte large (pas de métal, pas de plastique), on met des fruits (ceux que vous voulez, les agrumes donnent de bons résultats). Ils doivent être bio et non lavés pour contenir encore des levures.
On prend un pilon ou une grande cuillère, ou un mixeur et on les écrase. Genre bien méchamment, pour avoir du jus qui sort partout. Le résultat dépend beaucoup du fruit utilisé, évidemment. On garde tout, on jette rien.
Ajoutez moitié d’eau non chlorée. Le plus simple est de mettre de l’eau du robinet dans un pichet et de laisser reposer quelques heures. Ou de la filtrer. Ou de prendre de l’eau en bouteille.
Ajoutez du sucre. Pas de trucs bizarre, juste du sucre. Si vous mettez du miel ça fera de l’hydromel de fruit, ça marche aussi hein. Il faut goûter pour voir si ça vous convient, mais gardez en tête que nos levures vont manger le sucre et produire du gaz carbonique et de l’eau. Donc c’est pas grave si c’est un poil sucré au début, et attention aux sucres contenus dans les fruits.
Votre base est prête, et maintenant attention à ce qui va suivre.
On remue.
Genre beaucoup, jusqu’à ce que ça mousse.
Nos levures ont besoin d’oxygène pour croître, se multiplier. Le liquide va devenir trouble. On recommence le soir, et le matin, tous les jours.
Selon la température ambiante, sur les prochains jours, le liquide va mousser (c’est le métabolisme aérobie). Il faut goûter au moins une fois par jour, et continuer à remuer.
Et il faut attendre. Ça fait parti du jeu. Et on goûte pour voir comment ça évolue.
Puis quand ça commence à mousser moins, on filtre et on met en bouteille. Ajoutez de l’eau jusqu’au goulot pour laisser peu de contact avec l’air.
Le mieux reste la bouteille en plastique ou bouteille de limonade en verre avec un bouchon mécanique.
Attention, le plus important arrive maintenant.
On peut ajouter des choses à la mise en bouteille pour donner du goût (genre de la cannelle sur les oranges ?) et on laisse reposer une demi-journée ou une nuit à température ambiante.
Il faut dégazer la bouteille.
Au moins 2 fois par jour.
Les levures sont passées en métabolisme anaérobies et produise de l’alcool. Attention aux explosions.
On peut ajouter une demi cuillère à café de sucre à la mise en bouteille pour avoir de belles bulles.
Plus il y aura de sucre, plus il y aura d’alcool, si c’est ce que vous voulez. Je ne juge pas.
Au bout d’une journée à dégazer on peut mettre au frais.
Les levures meurent si elles n’ont plus assez de sucre ou si le degré d’alcool est trop fort pour elle (environ 3 ou 4 degrés pour les levures sauvages, si j’ai bien compris).
Laissez au frais un certain temps, et les levures le dépôt tombe au fond. Si ce dépôt vous dérange on peut transvaser ou syphonner doucement dans une autre bouteille.
Amusez-vous bien.
Les commentaires sont là si vous avez vos idées de recette, ou vos essais à partager avec tout le monde, ou des questions à poser.
Et c’est en essayant qu’on apprend.
Photo by Jim DiGritz on Unsplash
L’alcool c’est mauvais pour le cerveau et accessoirement le foie, la bière c’est mauvais pour l’estomac, le datura, le laurier « rose », la cigüe c’est mauvais pour tout.
Ça c’est prouvé.
Le gingembre c’est bon pour quelque chose, le thym c’est bon pour les voies respiratoires, etc.,
Ça, aucune raison d’y « croire ».
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Tout est poison et tout est remède, si je me souviens de l’adage.
Plus sérieusement l’alcool est mauvais en consommation chronique et peut s’éliminer en chauffant les bouteilles pour éviter le métabolisme anaérobie. Tout produit fermenté avec des levures (genre… le pain ?) contiendra des traces d’alcool. Tout dépend de la dose.
Pour ce qui est des vertus du thym ou du gingembre, j’attends à ce jour des preuves scientifiques, mais je suis bien sûr prêt à changer d’avis si vous pouvez me fournir une bibliographie.
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