Perdus dans les méandres de l’internet mondial, sept ans d’écriture, de travail et de fiction.
Le 19 novembre 2018 était une journée un peu plus chiante que d’habitude. Il faisait froid, c’était le retour de trop courtes vacances ; l’informatique ramait.
On se fait chier à payer des logiciels pro à un prix exorbitant parce que « ça passe en charge » et ça mouline des heures. Je regarde la patiente en attendant sa fiche, le silence devient presque gênant, je me justifie bêtement, elle pousse un soupir de soulagement parce qu’elle a exactement le même problème dans l’intranet de sa boite, et on commence sans ordinateur. On faisait comment, avant, hein ?

J’ai dû me résoudre à utiliser la vieille technique du redémarrage d’ordinateur que tous les PCistes maîtrisent, et là, ça marchait.
Ça ronronnait doucement sous mes doigts et j’ai fini ma consultation avec la satisfaction bête de l’homme qui a dompté une chose qu’il comprend à peine.
Sauf qu’il y avait un onglet qui ne marchait plus dans ma foule de pages épinglées. Mon blog. Le processus créatif du blogueur peut amener une idée à surgir à tout moment, ce qui demande d’avoir un onglet ouvert au moins en permanence. Au cas où. Sauf que là, mon blog, il marchait pas. Pas genre « ça met longtemps à charger, peut-être que si je tapote F5 ça finira par marcher ». Non. Genre pas.
J’ai donc joins mon webmestre sur IRC (parce que c’est un copain et que c’était son serveur) pour lui exprimer mon inquiétude. Il a voulu utiliser la vieille technique du redémarrage de serveur que tous les admins maîtrise, et là ; ça n’a pas marché.
« C’est grave ? ai-je demandé
− C’est chiant. En fait même grave et chiant. Mais je vais essayer quelques trucs pour voir. Je pense que c’est [flots de trucs technique] qui [machin de techos].
− Je vois.
− Mais on va essayer de [jargon qui implique des manipulations de bases de données]. Je te dis très vite. »
Très vite, il s’est avéré que mon blog était mort.
Pas juste inutilisable. Il était parti.
Je n’y avait jamais pensé. À la fin, je veux dire. On commence un truc et on a l’impression qu’il durera toujours, sans vraiment réfléchir à une sortie de scène.
Il avait 7 ans.
J’y ai investi beaucoup de temps et d’effort. Je repense à quelques billets dont j’étais presque fier. Ils ne sont plus là.
Ça me fait une sorte de vide dans la poitrine.
J’ai travaillé sur ce nouveau blog avant de l’ouvrir.
Je ne voulais pas me précipiter.
Je me dis que j’ai un terrain vierge et à nouveau beaucoup de choses à écrire. Les anciens billets seront des souvenirs à raconter, j’ai l’occasion de réécrire. Peut-être que c’est une bonne chose.
J’ai du travail.
Je sais pas si ça vous consolera ou pas, il y a manifestement quelques traces dans les archives d’Internet, j’ai nommé la formidable WayBackMachine : https://web.archive.org/web/20120116094639/https://orcrawn.fr/ (et, quoiqu’il en soit, bonne renaissance !)
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Vraiment, merci.
Merci d’être le premier commentaire, mais merci surtout pour ces archives.
J’ai cherché, tout y est. Je vais réfléchir à une façon de mettre en forme mes archives.
Je me disais bien que quelque chose dans ce goût existait, on dit bien qu’Internet n’oublie jamais rien.
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Juste un bravo et un merci, merci de continuer et bravo pour tout ce qui a déjà été dit dans l’ancien blog (merci à la personne qui a fouillé les archives du web au passage, c’est si triste une disparition inopinée). J’ai hâte de lire les nouveaux récits, en espérant que le temps et l’inspiration seront au rendez-vous.
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On fait ce qu’on peut. C’est marrant, parce que c’est au moment où on perd un blog qu’on a envie d’en relancer un autre. Beaucoup de choses à raconter à nouveau.
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